Média_Billet_15 Voyage en train par temps de covid
Voyage en train par temps de Covid

S’il y a une posture qui, aujourd’hui, a le vent en poupe, c’est bien celle du contrôlant. Contrôlant ou contrôleur ?
Qui, aujourd’hui, ne contrôle pas quelqu’un ? Je pense que nous restons assez peu nombreux… C’est le TOC en vogue.
Était-il imaginable, il y a de cela un an, de constater que chaque commerçant accueillant le public vérifie que le client potentiel cache bien son nez et sa bouche, se passe les mains au gel… etc… ceux-là même qui déploraient les capuches qui empêchaient de voir les visages des voleurs potentiels ? Car oui, tout client potentiel pouvait être un voleur potentiel ! Aujourd’hui, c’est un contagieux potentiel ! Mais c’est un autre sujet.
Hier, voyageant en train, je vois passer les contrôleurs dans le couloir, ce qui n’est pas très surprenant. Je dis LES car ils se déplacent toujours par deux, comme dans la police je crois. En revanche, ce qui est plus étonnant, c’est qu’ils ne demandent pas les billets afin de vérifier si les voyageurs ont bien payé leur trajet, ils surveillent les masques. Et j’entends :
- Madame, votre masque SVP
- Monsieur, relevez votre masque, sur le nez Monsieur.
Et le plus drôle, c’est de suivre leur conversation :
- Je l’ai vu l’autre, il a remis son masque quand il nous a vus arriver. Il ne va pas nous avoir.
Drôle… enfin non… affligeant.
Aujourd’hui, nous avons encore la chance de pouvoir prendre un train et de s’y asseoir. En revanche, la liste des interdictions s’allonge inexorablement.
Avant j’entendais :
- Attention à la fermeture des portes, le train va partir, menace gentillette je l’avoue puisqu’elle semblait là pour nous éviter de nous coincer doigts ou pieds.
- Attention au départ, second avertissement tranquille
- Ne pas descendre du train en marche… bon… à moins d’être cascadeur ou casse-cou, ça ne doit pas venir à l’idée de beaucoup.
Aujourd’hui, sous temps de Covid, la liste des recommandations et des interdictions s’allonge, tendance très actuelle je dois dire.
Un petit mot d’introduction pour faire connaissance : « Alain TGV Inoui ». Ce monsieur a un nom un peu difficile à porter, mais bon, il n’y est pour rien, le pauvre.
Perso, je suis heureuse de monter dans un TGV Inoui. Est-ce une chance ou sont-ils tous devenus comme ça ? A peine installée depuis cinq minutes, j’entends Alain nous énoncer les règles à suivre :
- Il y a du savon dans les toilettes, pensez à vous laver les mains plusieurs fois pendant le voyage et lorsque vous allez aux toilettes. Avant ou après m’être soulagée d’un besoin impérieux ? Je ne sais plus si ce monsieur le précise…
- Limitez vos déplacements dans le train lors de votre voyage. Donc, ceux qui souffrent de phlébites doivent se débrouiller autrement. Ça, c’est moi qui le dis, pas Alain.
- Le port du masque est obligatoire et doit être placé sur la bouche et le nez sous peine d’être passible d’une amende de 135€, tarif devenu assez général (cf billet d’humeur précédent)
- Pour notre protection bien-sûr, il n’y a plus de service restauration à bord du TGV
Et tout de suite après :
- Évitez de manger à bord. En effet, manger nécessite de baisser le masque et nous devenons potentiellement contagieux. Donc, le casse-croûte préparé avec amour est à déguster ailleurs que dans son fauteuil de train. Cependant, il n’y a pas d’amende si nous croquons dans la pomme, pas encore.
- Evitez de laisser traîner vos mouchoirs et masques usagés. C’est sûr, ce n’est pas top…
Et enfin, sans doute pour protéger les contrôleurs :
- Disposez votre billet et votre carte de réduction éventuelle visibles sur la tablette
Avec tout ça, il en oublie de dire qu’il est interdit de fumer dans les toilettes ! Où va-t-on ?
Pour terminer ce petit pamphlet, je tiens à signaler un net progrès à bord des TGV, c’est justement l’état des toilettes. Un homme dont le gilet jaune porte un nom qui s’avoisine de propr’covid nettoie les WC deux fois par heure, du jamais vu avant l’arrivée du virus ! De là à s’y asseoir, non, mais il y a du progrès ! Merci Covid !
ANNE WEYER
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