Média_Texte_cet_homme_a_une_maitresse
Cet homme a une maîtresse

Il la regarde souvent, la tripote tous les jours. J'espère qu'elle a une crème pour calmer les gerçures !
Les premiers mots du jour sont toujours pour elle. Il l'effleure à peine, et voilà qu'elle s'éveille. Il se sert son café puis retourne auprès d'elle. Il pose deux ou trois doigts sur elle, son regard s'illumine. Il paraît captivé. Mais que lui raconte-t-elle ?
Il s'en va se doucher, se parfume dans le cou. Puis il reprend sa place, cette dernière le captive. La douceur est bien là, il la traite toujours avec beaucoup de respect.
Quand elle déraille un peu, il prend le temps nécessaire pour en trouver la cause. Il se montre patient. Il a tant besoin d'elle. Il se fait même parfois plutôt insistant. Le haut du corps s'avance, qu'il est proche ce curieux tête à tête. Il replace ses lunettes. Il a bien vu, il avait cru se tromper. La distance est remise, pas un mètre, ça c'est sûr ! Puis il touche en douceur tous les boutons de sa peau. Pas trop fort, ça pourrait la brusquer. Il faut en prendre soin car il en a besoin pour les années futures. Elle n'est pas vraiment simple à tout de suite remplacer. Bien-sûr il y a du choix. Mais celle là est bien sa favorite. Qui plus est, vraiment bien branchée ! Beaucoup d'hommes l'envie du choix qu'il a fait !
Vers midi il la quitte. Mais il n'est pas fidèle. Il place sa miniature dans la poche de son jean. Toujours la main dessus. Elle pourrait partir. Il doit être vigilant. Une interrogation qui passe, il s'en saisit de suite. Cette petite là a la culture parfaite ! Parfois quelques erreurs, mais c'est si peu souvent ! Il peut lui faire confiance. Ce qu'elle dit est de source bien sûre.
Il débarrasse sa table, se reprend un café. Puis hâtivement, il retrouve sa douce préférée. Il abandonne la petite. Il les préfère plus grosses. Pas obèse bien-sûr. Cela n'est plus la mode. Mais un peu arrondie, il faut qu'il y ait des formes !
Il se réjouit d'avance de ce qu'ils vont partager. Il lui pose des questions et toujours elle répond ! Parfois elle souffre un peu. Elle chope un petit virus. Mais il sait en prendre soin, pose le bon pare-feu, le calmant adapté. Qu'il est attendrissant ce bel homme charmant ! Toujours à ses petits soins, à l'écoute, c'est certain !
L'après-midi passe si vite quand ils sont tous les deux. Ils jouent, ils travaillent, ils regardent même le sport. Parfois elle est vilaine, elle a de mauvaises nouvelles. Finalement, c'est pas grave. Vite fait ils passent à autre chose. C'est aussi ça qui est bien. D'un geste bien posé, elle sait chasser tout ce qui est morose. Puis elle est disponible, rarement indisposée. Pas de sale caractère, peu d'exigences aussi. Elle sait se rendre servile. La bouderie, connaît pas. Parfois juste un peu lente, mais il sait ce qu'il faut faire pour la presser un peu.
Bien-sûr elle refuse encore de préparer le dîner. Mais il s'y fait quand même. Cet homme là est patient. Et puis il est docile. Et surtout avec elle. Peut-être arrivera-t-il ce jour, où elle fera ça aussi. Et même bourrer sa pipe après qu'il ait mangé.
Pour l'instant il est seul à faire chauffer le potage. Il l'avale en vitesse. Je crois bien qu'elle l'attend ! Je ne me suis pas trompée. Il n'a même pas placé son bol au fond de l'évier ! On dirait qu'il s'affole ! Que lui a-t-elle promis pour qu'il soit si réjoui ? Cette histoire est entre eux. Soyons un peu discret.
Avant d'aller se coucher, il la reluque encore. Celle-ci est passionnante. Mais elle préfère la chaise. Le lit est bien trop mou, la couverture trop chaude. Elle risquerait de brûler, il sait faire attention. Il est à ses petits soins. Il la laisse tranquille, elle croque sa pomme puis s'éteint lentement. Il s'endort pas loin d'elle. Heureux de la retrouver, demain après le réveil !
ANNE WEYER
.